Introduction...

Inutile ici de raconter ma vie. Après une énorme branlette tachée et un bon verre de liqueur (un cross de Pepsi flat et de Pepsi gazeux), j'avais décidé de m'inscrire au cégep de ma région dans le profil Cinéma. Tout excité mais passablement silencieux (malgré qu'à l'époque j'écoutais les madrigaux de Monteverdi... j'étais aussi un fanatique de Drew Barrymore mais ça, c'est une tout autre histoire... moins intéressante mais assurément plus palpitante), j'appris que cette noble institution m'avait accepté et allait se faire un plaisir de m'accueillir quelques menstruations plus tard (il s'agit ici, évidemment, des troubles hormonaux de ma cadette, une jeune réfugiée politique du Gabon adoptée dans un marché aux puces). Cela s'entend, je me devais d'être prêt au niveau de mes connaissances cinématographiques. J'ouvris donc le téléviseur, m'alluma une grosse clope et, me rappelant que je ne fumais guère, la jeta (avec ma main gauche... pas la droite) sur le tapis rose. Possédant une vieille télévision, l'image prit quelques instants avant d'apparaître. Ébahi, je découvris qu'Anne-Marie Losique était toujours animatrice alors que Gino Chouinard avait quitté son poste de présentateur de films à Télévision Quatre-Saisons pour celui de chargé des faits divers de Télévision Quatre-Saisons Québec (le 13 donc... le 2 pour les non-câblés... mais puisque ce texte ne s'adresse pas à ceux-ci, le sujet est clos). Qu'importe, deux films cette journée là me bottèrent le cul afin de devenir le « King du Cinéma » : The Nude Bomb (Clive Donner, 1980) et Sous le signe du Poisson (Serge Pénard, 1991) - ce dernier film m'ayant ouvert au divertissement français à l'état pur. Quelle ne fut pas ma surprise au moment où je découvris, le rictus horrifié, déformé, bouleversé, que ces deux chef-d'oeuvres n'étaient pas cotés 1 ! À la limite, un 2 (remarquable) aurait été supportable. Sans tarder, je pris ma plume et écrivis d'un ton acerbe - c'était évident - une lettre destiné à Médiafilm ! Ne connaissant pas leur adresse postale, j'arrêtai mes démarches après ma troisième phrase. Bien qu'ayant réussi à calmer ma rage contre cette agence de presse au tout début de ma session collégiale (car j'étais maintenant un collégien, intellectuel de surcroît), un autre choc se fit sentir. Un instituteur avait eu l'effronterie de projeter un abjecte téléfilm polonais où les habitants de ce pays (la Pologne j'imagine) n'avaient pas la décence de parler ma langue. S'en était beaucoup trop (qui plus est, aucune freak gothique ne voulait sortir avec moi), je claquai la porte et me retrouvai chez moi avec une pile de vidéocassettes louées. J'avais comme ambition de recoter (j'ignorais les cotes originales... mais elles étaient idiotes, j'en suis, je crois, assuré) ces oeuvres. Ne possédant toujours pas leurs coordonnées postales et n'étant pas nanti du guts qui me permettrait de le découvrir sur leur site web, je me décidai à publier mes fiches critiques réactualisées sur ce site méconnu dans l'espoir que le rédac' chef Médiafilmesque m'envoie une lettre me proposant de le suivre dans sa bande...

No code of conduct
Le continent des hommes-poissons
Des femmes pour le bloc 9
Pieces

En attendant un signe de sa part, j'ai décidé de former mon propre band de covers où je reprends allègrement et gaillardement Merzbow, The Police et Michael Nyman.

 


Philippe Mathieu
janvier 2003 - Québec