NO CODE OF CONDUCT

États-Unis d'Amérique. 1998. Réalisé par Bret Michaels. Écrit, scénarisé puis réécrit par Bret Michaels, Bill Gucwa, Ed Masterson, Charlie Sheen et Shane Stanley. Musique composée par Bret Michaels et Kyle Level. Montage de Shane Stanley. Dirigé photographiquement par Adam Kane. Produit par Boaz Davidson, Danny Dimbort, Avi Lerner, Russell D. Markowitz, Bret Michaels, Elie Samaha, Charlie Sheen, Trevor Short, Shane Stanley et finalement, John Thompson. Avec Charlie Sheen, Martin Sheen, Mark Dacascos, Paul Gleason, Joe Estevez et Renée Estevez (sans oublier, Bret Michaels dans le rôle de Shane).

L'Arizona. Son vin ignoré, ses plages désertiques, son équipe de hockey à chier et ses trafiquants de drogue. Bang « Bruit de revolver » Boom. Un agent double est liquidé face à ses agresseurs. Dès la découverte du corps sans vie, l'officier Bill Peterson (à 30 jours de sa retraite) se mêle de l'affaire. Son confrère lui confirmera l'existence d'un vaste réseau de trafic d'héroïne. Bill est curieux. Bill se sent seul depuis la mort de sa femme et se mêle de la vie privée de son fils de Jake Peterson. Lors d'une soirée de surveillance envers les scélérats, tout tourne mal. Une agente de la brigade des mœurs est assassinée. Elle avait un micro sur elle. Son revolver était enrayé. Son coeur a cessé de battre. Elle tentait d'appréhender, à sa grande ignorance, un malfaiteur coupable de trafic d'héroïne. C'est une CHINOISE qui l'abat. Témoins impuissants, Bill et son confrère sont victimes d'un accident de voiture. Son fils Jake va les sauver. Puis, on décide d'abréger le condensé résumé de l'œuvre et Jake doit aller délivrer sa femme, grâce à l'aide de son collègue et de son drôle de papa. Tout est bien qui finit bien, la centrale de désintoxication (mais quelle centrale de désintoxication ?) explose dans un amas de feu et de débris. En route vers une lignée de nouvelles aventures...

Lorsque Charles Sheen alla voir l'ancien troubadour de la formation Poison, on murmure qu'ils se racontèrent quelques farces cochonnes. On marmonne aussi, mais avec beaucoup plus de circonspection, que ce dernier proposa à Charlie de lui griffonner sur une feuille 8x12 un petit synopsis dans le but de s'associer à une petite production de kung-fu/action/drame familial/buddy-movie. Ne connaissant rien des arts martiaux (si ce n'est le maniement de la bat pour son rôle d'extravagant joueur de base-ball dans MAJOR LEAGUE), on biffa cette allusion sur la feuille de papier. Ne sachant pas trop non plus comment s'y prendre pour écrire un scénario, si ce n'est qu'avec sa main et un crayon bien aiguisé, il appela quelques connaissances. Chaque connaissance se relaya le travail jusqu'à ce que Bret Michaels imposa sa marque finale : THE END. Voilà pour la microscopique historiette.

Véritable petite révolution du cinéma policier en vidéocassette, NO CODE OF CONDUCT n'est pas tant soit peu un thriller musclé mais plutôt une véritable enquête policière lente et méticuleuse où le spectateur traverse les états d'âme d'un policier en pleine crise familiale où son couple est sur le point d'imploser en plus d'assister incrédule à une réflexion sur le racisme, la drogue et les dangers de la course automobile. Afin de ne pas négliger l'auditeur un peu moins persévérant, Michaels n'a pas lésiné sur les poursuites automobiles dans lesquelles nous croyons distinguer en Sheen le faciès d'un McQueen tout droit éjecté d'un BULLIT. Au même niveau, il fait 28ºC, plus bas, il fait -6ºF. En pleine époque post-moderne, il était tentant pour les auteurs du film d'offrir quelques clins d'œil amusants et respectueux, ils n'ont donc pas échappé à cette règle. Le spectateur reconnaîtra FRENCH CONNECTION lors d'une scène de vérification de voiture, à la différence que les couleurs sont très différentes. N'ayant pas de flouze pour s'acheter de compositeur, Michaels tire profit de ses talents de musicien pour créer une mélodie très « every rose has it's thornienne » qui revient lors des grands moments de tension. Soulignons la subtilité du jeu de l'Hawaiien Mark Dacascos, tout en finesse face au duel patriarcal que se livrent Charlie et Martin que nous rêvions tous de revoir ensemble depuis HOT SHOTS 2. Cette collaboration fut si impressionnante qu'ils récidivèrent la même année dans une création du génial Yves Simoneau : FREE MONEY.


Cote Médiafilm : 3

Valeurs morales : Quelques déflagrations par-ci par-là peuvent donner mal aux yeux, puis à la tête.


(3) NO CODE OF CONDUCT
É.-U. 1998. Drame policier de B. Michaels avec Charlie Sheen, Martin Sheen et Mark Dacascos. Deux policiers, un père et son fils, font équipe malgré leurs différends pour lutter contre des trafiquants de drogue.- Évocation prenante et réaliste du monde policier. Contexte géographique bien mis en avant par une caméra mobile, nomade. Virtuosité du synthétiseur enfantant une musique bien accordée au ton de l'ensemble. Emprunts amusants à certains classiques du cinéma américain. Climat de tension insoutenable tempéré par un humour savoureusement fripon à défaut d'être drôlement fripon. Les chromosomes Sheen en super forme.


Philippe Mathieu
janvier 2003 - Québec