Films de zombis
(liste compilée par Mario Giguère du Club des Monstres)


Les écrits d'Athenagoras sur La Résurrection des Morts [1] furent controversés à leur époque et peuvent l'être encore aujourd'hui. Lorsque l'on s'attarde à leur lecture complète ceux-ci peuvent susciter des questionnements multiples car ils renferment des affirmations de l'auteur considérées comme vérités universelles. Or, le texte se contredit à certains endroits. L'auteur s'appuie souvent sur des fondements de la foi, selon lui construits et maintenus sur des bases solides, afin de prouver les points qu'il soulève. Ces écrits sont hautement questionnables, mais c'est justement la raison pour laquelle ils sont si intéressants et très contemporains malgré qu'ils furent composés au deuxième siècle. Ils permettent au lecteur d'y apposer ses propres réflexions et questionnements pour en arriver à une compréhension beaucoup plus personnelle de la résurrection. Pourquoi faire un mélange de ceci et du cinéma d'horreur/fantastique comportant des morts-vivants? Les raisons sont simples. De tels écrits se comparent très bien avec le grand-guignolesque du film de zombie, la véridicité des propositions faites étant dans les deux cas de fondements douteux. Aussi, il est amusant de voir comment ce courant de film (vieux seulement de quelques dizaines d'années) fonde ses assises dans d'aussi vieilles conceptions existentielles. Les écrits d'Athenagoras pourront nous aider à comprendre l'origine de ces histoires morbides, notamment en ce qui concerne l'attrait de la résurrection, encore la fascination de plusieurs artistes d'aujourd'hui.

Ainsi, en nous basant sur La Résurrection des Morts d'Athenagoras, nous tenterons de comprendre ce qu'est un mort-vivant, dans sa chair et dans sa matérialité. Nous aborderons ensuite la raison d'être du zombie et son rôle.

Description du concept des morts ressuscités dans le cinéma et les histoires contemporaines.

Avant de débuter notre argumentation en relation avec le texte d'Athenagoras, nous nous devons de connaître et comprendre ce que les croyances populaires ont intégré dans le cinéma fantastique et d'horreur, en rapport avec les morts-vivants. Un mort-vivant, est, avant tout, un cadavre en différents stades de putréfaction, ressuscité et errant sur la surface de la terre et s'attaquant à l'homme. Dans la multitude des films du genre, certains bien contrôlés, d'autres vite oubliés, nous pouvons distinguer deux types de ces créatures.

Il y a tout d'abord le mort-vivant ressuscité pour des causes échappant à la connaissance et à la raison. Les morts se soulèvent soudainement, sans facteur précurseur, et envahissent villes et vallées en dévorant toute chair humaine sur leur passage. C'est souvent dans ce cas que l'on retrouve tout le sous-texte religieux où l'on associe cette résurrection maléfique aux forces de l'enfer bien que l'on n'explore jamais cette thématique en profondeur.

Ensuite, nous avons le zombie, un mort ressuscité par l'intermédiaire de la main de l'homme, pour servir aux fins de ce dernier. C'est ici que souvent le vaudou - "médecine" pratiquée par l'homme - entre en jeu. Le sorcier pratiquant le rite pour la résurrection se voit ici associé à la puissance satanique et infernale. Récemment, nous avons vu des thèmes plus contemporains quant à la résurrection des morts : gaz toxiques utilisés par l'armée, tests médicaux, radiations, robots microscopiques prenant contrôle d'un corps mort comme machine de guerre, etc.

Bien que nous puissions distinguer deux types de morts-vivants différents au niveau de leur création, les états psychologiques et physiques ainsi que les actes et gestes demeurent les mêmes. Ces créatures semblent complètement dépourvues d'intelligence, voire même d'instinct. Elles ne font qu'errer tels des êtres damnés et contrôlés par une force supérieure. Leur but est le même : s'attaquer à l'homme et le détruire (nous avons eu droit à quelques variantes, comme servir d'esclaves pour l'excavation, ou pour des pratiques sexuelles - mais même dans ces cas, il se trouve qu'ils s'attaquent toujours tôt ou tard à l'homme).

Avec cette très brève description, nous pouvons mieux nous attaquer à ces êtres et, éventuellement définir, avec les écrits d'Athenagoras, comment ils furent créés dans l'esprit et l'imagination des gens et pourquoi ils sont ainsi.

LA PHYSIQUE
-une recherche naturelle-

Athenagoras débute ses écrits sur la puissance de Dieu et la très simple et aisée tâche qu'est pour Lui la résurrection d'un corps. Bien qu'il n'élabore pas davantage sur ce point, il affirme tout de même que ceux qui ne sont pas croyants ou qui sont sceptiques face à la résurrection, ne sont que des gens dans l'erreur manquant de perspicacité. Dans le cadre de cette étude quelque peu farfelue, nous ne répondrons point à cette attaque d'Athenagoras (qu'il reprendra plus loin). Les lecteurs sont donc priés de mettre de côté leurs croyances (ou leur manque de) car la suite de ce texte ne pourra être opérationnelle que dans l'esprit de celui qui saura se servir de l'imagination et du rêve pour orienter sa pensée et sa réflexion. N'est-ce pas là un peu le même procédé que la croyance aveugle en une religion?

La première partie sur La Résurrection des Morts propose une pseudo-introduction au concept physique du corps et de sa résurrection. C'est le "naturel" qui y est discuté, les phénomènes viscéraux et leurs retombées lors de la résurrection. Bien qu'il s'agisse d'un écrit sur la spiritualité, l'auteur propose une ouverture à son argumentation principale en démystifiant les approches des non-croyants. Les écrits sont un peu confus et on peut y déceler certaines contradictions, mais ce qu'Athenagoras tente de faire devient, pour nous et notre étude, un moyen intéressant qui nous aide à éclaircir davantage nos éléments de discussion.

Le corps décomposé et sa réunification font l'objet d'une première aventure chez Athenagoras. N'abordant pas l'essai avec un caractère religieux mais plutôt médical (nous n'avons pas ici des écrits médicaux très poussés, plutôt des conceptions de la nature en écho avec la religion), l'auteur affirme qu'un corps revenant à la vie n'est réunifié qu'avec ce qu'il lui reste. Ceci signifie que le corps décomposé ne se régénère pas et qu'il ne pourra retrouver ses parties manquantes ayant été dévorées par des animaux - l'homme, mis à l'écart, ne peut donc communier avec la nature et renaître de celle-ci. Par ceci, Athenagoras veut simplement démontrer que l'homme, créature modèle de Dieu, est plus important que la nature et que son unification avec celle-ci ne serait que futile.

Dans cette première partie, Athenagoras discute du fait que Dieu peut tout réunifier à son corps d'origine. En d'autres mots, il se contredit de manière flagrante. Il affirme que pour une résurrection, la présence de tous les membres est un atout principal et que même s'ils furent dégustés par des animaux de passage, celui qui crée la résurrection a la force de récupérer ce qui a été pris au corps pour le lui réintégrer. Avec notre approche sur les morts-vivants, cette contradiction devient fort intéressante du fait que ces créatures ne s'attaquent jamais à la nature et ses habitants. En fait, dans leur état de corps ressuscités, ils semblent en communion avec la nature. Ayant été mis en terre et ingérés par la nature, la communion du corps et de la nature est inévitable. C'est donc pour cela que les morts-vivants ne dévorent et ne s'attaquent qu'à l'humain. Ces contradictions mènent Athenagoras à une autre idée, voulant qu'un corps ressuscité n'ait pas la même alimentation que lors de son vivant, puisqu'il a changé de stade et de classe.

« Bodies which arise are reconstituted from their own parts. None of the things to which we have referred is such a part nor does it possess anything like the nature of function of a part. Moreover, it will not remain permanently in the parts of the body now being nourished nor will it arise with the parts that arise, since in that state blood, phlegm, bile, or breath will make no further contribution to life. For then bodies will not need the nourishment they once needed, since the usefulness of what nourished them will disappear when these organisms have no further need of nourishment and have undergone dissolution. » (7.1 - p.105)

Athenagoras ne donne pourtant pas de piste sur l'alimentation du ressuscité. On peut penser qu'en étant dans un stade dit " spirituel ", les corps n'ont pas besoin de se nourrir. Cependant, l'auteur ne le mentionne jamais et n'ose s'aventurer sur le sujet. Il continue de discuter de l'alimentation, mais sans identifier l'ingestion.

Athenagoras donne une bonne description de ce que sont ces créatures au stade initial : des corps décomposés, ressuscitant selon ce qu'il en reste, n'éprouvant aucun besoin de se nourrir pour survivre et ne pouvant, tel qu'énoncé brièvement par Athenagoras, se regénérer en absorbant des chairs.

En ce qui concerne l'absorption des chairs, il discute du problème du cannibalisme et de l'acte délicat d'ingérer son prochain. Se basant davantage sur la morale que sur le spirituel ou le médical, Atehnagoras nous met en garde sur l'abject qu'il y a à bouffer son prochain - son point de vue étant fondé sur ses propres principes, il ne se gêne pas pour autant à l'appliquer au zombie. Il tente même de dénigrer les histoires fantastiques sur ce fait.

« […] human bodies [2] can never be fused with others of the same nature, even if it happens that men ever eat of such a body out of ignorance, when deprived of an awareness of their deed by someone else, or if of their own accord they become defiled with a body of the same kind through hunger or madness. I assume that we have not overlooked certain man-like beast or creatures with a nature partly human and partly bestial, such as the bolder poets like to fabricate! » (7.4 - p.107)
« […] such a thing is sacrilegious. For me to eat human flesh is the most hateful and defiling act. » (8.3 - p.107)

Pourtant, si le corps ressuscité ne se nourrit plus de la même façon, il ne pourra manger de la pierre, du bois ou tout autre matériau de notre monde parce que physiquement, cela est impossible et ne servirait pas à grand chose. Le corps ressuscité ne peut non plus s'attaquer à la végétation car, dans sa vie antérieure, cela faisait partie de sa consommation. Que lui reste-t-il? La chair humaine. Que font les morts-vivants dans ces films? Ils dévorent la chair humaine même si moralement Athenagoras argumente que c'est une démesure immonde de la psychologie humaine et affirme que le corps ressuscité possède une alimentation en excluant tout ce qui est "normal". Or, ce qui est anormal devient la seule réponse au problème. Ainsi, les morts-vivants s'attaquent aux humains pour dévorer leur chair. C'est cela leur nouvelle alimentation. Nous sommes tous d'accord que le cannibalisme est contre nature, mais un mort revenant marcher sur la terre est aussi contre nature, car il est animé par une force supérieure. Tout ce qu'avance Athenagoras définit, dans une certaine perspective, ces créatures imaginaires qui peuplent nos écrans horrifiques. Même s'il dénonce ces futiles histoires fantastiques, la première partie de son discours est fondée sur un terrain très fragile pouvant être facilement ébranlé comme nous le démontrons plus haut.

Comme lui, nous conclurons notre première partie sur le pouvoir de l'homme comparé à celui de Dieu.

« They equate the powers of those [God and man] who are in every way disparate, or rather, they equate the powers of those [God and man] who make use of the diverse powers, setting the contrivances of art on a level with the products of nature. […] They do not reflect that they mock God in this way as much as the most unprincipled do. » (9.1 - p.109)

Le tout est peut-être une moquerie de la part des hommes envers Dieu. Pensons aux zombies qui sont ressuscités par l'intermédiaire de l'homme (le baron Frankenstein est un exemple parfait de l'homme jouant à Dieu). Le fait que l'homme prend la place de Dieu abaisse le statut du Tout-Puissant. Autant dans le texte d'Athenagoras que dans ces films d'horreur où les êtres ressuscitent de la main de l'homme ou d'une puissance inconnue de l'homme, le résultat est le même. Pour son argumentation Athenagoras amène, une fois de plus, non seulement sa propre croyance mais aussi ses principes personnels. Laquelle de ces croyances, de ces fables ou de ces sciences saurait se révéler comme véridique? De tous côté, on nous raconte des histoires.

LA SPIRITUALITÉ
-le corps ressuscité et Dieu-

Après ce survol du corps ressuscité/mort-vivant au niveau physique, attaquons-nous maintenant à son côté spirituel et son âme, sa communication avec Dieu et son immortalité. Bien que la chose puisse sembler très complexe, le tout se résume assez bien et les écrits d'Athenagoras se tiennent mieux que dans la première partie, ce qui facilite notre tâche. On y retrouve tout de même des contradictions entre les textes ou des idéologies divergentes. Mais l'essentiel pour notre parallèle entre les écrits sur La Résurrection des Morts et le film de zombies s'y trouve et répond à l'existence imaginaire de ces créatures.

Tout d'abord, Athenagoras explique que l'âme et le corps ne peuvent être mauvais car ils sont le produit de la création de Dieu lui-même, que tout vouloir de Dieu n'est que bonté et amour et que la résurrection des corps est en fait la porte à l'immortalité. Les morts-vivants ne peuvent donc être considérés comme maux de l'humanité, car leur résurrection est l'oeuvre de Dieu et c'est notre Créateur qui les a voulus immortels. On répondra qu'ils s'attaquent à l'humain et ne semblent pas avoir d'autre fin. Nous pouvons affirmer dès maintenant qu'effectivement, leur but est de s'attaquer à l'homme et de le tuer. La mort de l'homme semble prioritaire dans ce type de textes, et paradoxale quant à l'oeuvre de Dieu, mais ils faut plutôt considérer les attaques des morts-vivants sur l'homme d'aujourd'hui comme la solution à sa maladie. Sans nous avancer plus loin pour l'instant, regardons en quoi constituent, avec le détachement de l'intellectuel, ces attaques et pourquoi le mort-vivant est ainsi.

Le corps sujet à la corruption est celui de l'homme - celui du ressuscité étant incorruptible. Selon les écrits d'Athenagoras, ce que l'on entend par impossibilité de corruption du corps ressuscité est que, ce dernier, dans sa nouvelle forme, ne possède plus les envies ou les besoins qu'il possédait de son vivant et il ne peut donc être poussé vers un quelconque péché, perversion et/ou crime de n'importe quel degré. Le corps ressuscité est une pureté parmi les vivants (les impurs), ne se justifiant qu'à soi-même et ne pouvant éprouver quoi que ce soit car tout sentiment assujetti son possesseur à des manquements, donc au péché. Ces corps possèdent l'oeuvre de Dieu en eux. Ils sont UN, ils sont Dieu omniprésent. Avec ceci, nous pouvons déjà voir une ressemblance avec nos morts-vivants cinématographiques parce que ces derniers ne sont plus dans leur forme humaine et vivante. Ils n'éprouvent plus ce que l'homme normal éprouve, ils ne peuvent pécher et semblent tous guidés à la fois par une force omniprésente.


Par la suite, l'auteur discute du dessein de la création de l'homme et du fait que Dieu ne crée jamais en vain. « […] God, he did not make man in vain; for he is wise, and no work of wisdom is vain. » (12.3 - p.117) Le dessein de l'homme est son immortalité, et rien n'est fait en vain de la part de Dieu, car l'infinie existence de cette créature empêche son extinction. Une oeuvre parfaite de Dieu, non pour son utilité, mais pour la propre suffisance de sa création.

« If man, then, was not created purposelessly or in vain […], and was not created for the use of the Maker himself or of any other of God's creations; it is clear that in terms of the primary and more general reason God made man for his own sake and out of the goodness and wisdom which is reflected throughout creation; but, in terms of the reason which has more immediate bearing on those created, God made man simply for the survival of such creatures themselves, that they should not be kindled for a short time, then entirely extinguished. » (12.5 - p.117)

Voilà pourquoi dans ces films que nous regardons, les morts-vivants sont invincibles. Leur statut d'immortels ne peut être corrompu ni détruit par la main de l'homme. Il y a pourtant dans ces histoires fantastiques un moyen d'éliminer ces morts-vivants en détruisant d'une manière quelconque leur cerveau. Nous verrons plus tard pourquoi.

Bien que Dieu ait créé l'homme et lui ait promis l'immortalité sans s'occuper par la suite de sa création, Athenagoras amène sur la table le sujet du jugement de la divinité sur l'homme. « […] the judgement of their Maker upon them, a judgement which takes into account the whole time each man lives and the laws by which he governed himself, a judgement the justice of which no man can doubt. » (11.7 - p.115)

Dieu se garde donc le droit de contrôle sur sa création, le contraire serait irresponsable de sa part (Dieu ne peut être irresponsable car la responsabilité est un élément important de la sagesse, vertu qu'Il possède plus que tous). Le jugement de ce dernier sur sa création nous donne finalement la réponse à l'existence des morts-vivants dans nos histoires contemporaines. Avant d'en exposer l'évidence, il faut savoir que les morts-vivants qui attaquent les vivants pour les dévorer font partie d'histoires très récentes qui ont obtenu de plus en plus de popularité à la fin des années 60, et qui trouvèrent leur apogée en 1968 avec le film de George A. Romero, Night of the Living Dead. Donc, un phénomène moderne et actuel.

Si l'on considère l'humain et sa relation avec Dieu, on pense à la foi. Certes, Dieu ne crée rien en vain, mais ses créations lui doivent respect, et ce respect c'est la foi de chacun envers lui. Depuis la fin des années 60, la foi mondiale n'a fait que prendre des proportions aggravantes quant au nombre de croyants, de fait les églises se vident graduellement. De plus en plus on délaisse le côté spirituel pour du concret et du matérialisme, ceci constituant une insulte vulgaire à Dieu - une création délaissant son créateur.

De là son jugement dernier. De là sa punition sur nous. Et vient notre traduction de cette problématique dans notre imagination.

L'homme, perdant la foi, ne peut accéder à l'immortalité. Ainsi la création de Dieu court à sa perte… est en voie d'extinction. Comme nous le savons, Dieu ne fait rien en vain. Il doit donc remédier à la situation, en tenant compte du fait que l'homme fut créé pour son propre usage. Si l'on se fie à ces films, on y découvre pourquoi les morts-vivants reviennent sur terre, c'est-à-dire pour permettre aux pécheurs et aux âmes en perdition de retrouver la bonne voie. Pourquoi alors terrorisent-ils les vivants et les dévorent-ils dans d'atroces douleurs et souffrances?

« Nor could the end proper to men be freedom from pain, for this would share even with things entirely devoid of sensation; nor yet could their end be the enjoyment and abundance […] and what gives it pleasure. Otherwise the animal side of life must take precedence and the virtuous life be directed to no end. For such an end is proper […] to animals and beasts, not to men who are gifted with an immortal soul and rational discernment. » (24.5 - p.147)
« Nor indeed is there hapiness for the soul in a state of separation from the body. » (25.1 - p.147)

Il s'agit d'une purification et d'un jugement dernier. L'état de transition doit être pavé de souffrances. " On purifie par le feu, et non par l'eau ". Les morts-vivants sont le vaisseau et la voie de l'immortalité et du bonheur constant. Le cannibalisme qui semblait faire défaut, n'est en fait que la meilleure solution pour ces créatures de garder leur intégrité pure et d'infliger souffrance et terreur. L'acte est horrifiant, plus que n'importe quel crime. Ces immortels ne souillent pas leurs mains pures avec des couteaux, fusils ou autres armes car cela consisterait à les abaisser au même niveau corruptible que l'homme. Que fait-on du problème de ceux voulant jouer à Dieu avec les histoires de vaudou et de zombies ressuscités par la main de l'homme? Ce ne sont en réalité que des ouvriers de Dieu. De leurs mains, par les pouvoirs qui leur sont conférés par une spiritualité divine, ils ressuscitent, dans de plus petites envergures, des corps pour la purification. Leur élimination par destruction du cerveau? Seulement qu'une projection de l'homme envers sa propre création. C'est de l'imagination de l'homme, en relation métaphorique avec la religion, la divinité et les forces supérieures que les morts-vivants sont nés. De l'imagination, de l'esprit, du cerveau. En détruisant les morts-vivants, les auteurs participent à un commentaire sur le rôle pécheur de l'homme envers sa propre création… un peu comme Frankenstein. L'homme essayant de jouer à Dieu, l'homme s'éloignant de son Dieu, le jugement de Dieu sur l'homme. Voilà!


Ces films et ces histoires de morts-vivants et de zombies ne sont en fait qu'une mise en scène du jugement dernier, une réflexion sur la condition de l'homme spirituel dans notre société contemporaine. Les écrits d'Athenagoras peuvent dater de plusieurs centenaires, peuvent être contestables et même quelques fois contradictoires et notre monde peut souffrir du manque de foi, mais à la fin, le message est le même : l'homme ne peut être perdu s'il a la foi.

Pour terminer, je vous pose la question : que doit-on retenir de tout ça?



1 - Athenagoras. Legatio & De Resurrectione (édité et traduit par William R. Schoedel). Oxford University Press, 1972.

2 - il ne mentionne aucunement si leur statut est post-résurrection ou non.