analyse stylistique

Un mardi soir où il me restait quelques dollars en poche, je me décide d’aller voir un film. Il faisait chaud, très chaud ; et c'est en sueur que nous sommes arrivés, un copain et moi, au ciné du Quartier Latin, juste en face du Frites Alors où se tiennent l'étudiant et son spleen.

Au guichet, la fille avait des lunettes. Salles combles pour La Planète des singes et Heures limites 2, j’hésite entre Karmina 2 et Folies de graduation 2, mais choisis finalement La Chambre du fils. J’avais déjà vu Journal intime et Aprile et m’étais bien marrée, alors…

Le dernier Moretti, Palme d’or, une salle ergonomique à l’air conditionné, mais pas mal de monde en ligne. 15 minutes, 20 minutes, puis enfin, je pus manger un peu de pop corn bien chaud, mmmm je me régalais en me rendant en file d’attente. La salle se vide, je tends l’oreille pour attraper quelques commentaires [1] : «pour qui il se prend avec sa barbe à la Freud?», «c’est le film le plus déprimant que j’ai vu», «j’te l’avais dis d’aller voir le dernier Burton». Ha bon, je reste en ligne, je venais quand même de dépenser sept dollars.

Je n'étais jamais allée dans la salle 9 du Quartier Latin, grande salle. Je me faufile et trouve un siège bien au centre. On s’assied et attend que la projection commence. Mon copain a soif, alors il se lève, dérange quelques personnes, c’est qu’il mesure 6’2, et revient quelques instants plus tard avec un gros Sprite. Mais bordel, c’est pas donné quatre dollars pour un peu d’eau gazéifiée (et je ne parle pas du prix des billets et des salaires faramineux de ces stars italiennes).

Les lumières s’éteignent, le son est beaucoup trop fort, une femme crie à l’arrière au projectionniste. Le film de Denis Chouinard a l’air bien, il sera au FFM je crois. Bon, la programmation principale commence. Moretti nous revient cette fois-ci avec un drame familial après sa période narcissique. Je me retourne, la salle est vraiment pleine. Le gars d’à côté sent pas terrible, c’est du vin rouge je crois. Putain, le film est sous-titré, bon je vais essayer de me forcer pour lire, je n’ai pas apporté mes lunettes. J’ai déjà eu un copain italien, je connais quelques mots. Moi je trouve qu’ils ont l’air heureux ensemble cette famille et le con il fait mourir le fils après quelques scènes. En tous cas, après une heure trente de rafraîchissement, le film se termine en queue de poisson. J’aurais mieux fait d’aller prendre une bière au St-Sulpice, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un peu d’air frais en cette saison de canicule.


1 - Ce sont de vrais commentaires, oui, oui.