La Ciné-Sélection d’Artifice
à la manière de René Homier-Roy

Il est vrai que le TvHebdo et le magazine culturel télévisé Flash ne sont pas les lieux de discussion intellectuelle sur le cinéma, tout de même, il serait appréciable que les propos tenus soient cohérents et soutenus par des exemples et des arguments pertinents plutôt que par une opinion personnelle sans valeur. Le peu d’espace offert à René Homier-Roy dans le TvHebdo le restreint (heureusement pour le lecteur et pour lui) à quelques lignes qui résument le film ou encore soulignent le jeu des acteurs. Un discours à la hauteur du Q.I. de ses lecteurs-spectateurs qui prennent ce critiqueux pour une référence cinématographique. Voyez un peu comment il est enfantin de plagier son style, et quel style !?

L’explication

Je prends mon livre de référence cinématographique, le Guide vidéo de la Boîte Noire, je cherche le titre du film à l’affiche à TQS (ou encore, vous pouvez choisir votre film favori ou y aller au hasard - vous ne pouvez arriver qu'à un résultat de qualité). Nul besoin d’avoir vu le film qui sera critiqué puisque le Guide vous fournit un condensé de l’histoire, une note sur le jeu d’acteur et une cote de 1 à 7 qui vous guideront pour l’élaboration de votre critique. Il vous reste ensuite à reformuler le résumé, à glisser un mot sur le jeu des acteurs et à porter un jugement très subjectif pour conclure votre critique. Il pourrait être intéressant aussi, dépendamment de votre culture personnelle, d’ajouter une référence cinématographique plus crédible (ou anecdotique) du genre :« Selon le grand Ingmar Bergman, le film de Bertolucci est raté parce que le rôle de Maria Schneider aurait dû être joué par un garçon…» (René Homier-Roy, Le dernier tango à Paris,TvHebdo, semaine du 8 au 14 septembre 2001, p.30). Une seule contrainte : 5 lignes maximum (un soulagement pour René, qui a épuisé le sujet après 2 et qui a de la difficulté à remplir ses capsules-télé de 1 minute et demie). Mais ne vous en faites pas, le minimalisme s’apprend rapidement avec le style de René, vous devrez vous adapter.

Autre caractéristique remarquable : le ton sérieux avec lequel René aborde des films de série Z tout comme le dernier Godard, soutenu de propos incohérents et arrogants. On le sait, le dernier Stallone sera à chier (à moins d’être dirigé par Woody Allen), rien ne sert de frapper plus fort, les gens iront quand même voir le film pour se divertir (c’est le but premier de ses spectateurs-lecteurs). Remarquez comment René, lorsqu'il pourrait mettre sa culture cinéphilique à profit, tombe dans un ridicule subjectiviste et recherché : «une très, très belle oeuvre» (René Homier-Roy, Blow-up, TvHebdo, semaine du 18 au 24 août 2001, p.33). Voilà donc ce à quoi auraient pu ressembler quelques critiques selon René Homier-Roy - je ne vous tiendrai pas rigueur des séquelles que l'assimilation de ce pathétisme m’aura probablement apportées.


Being John Malkovich

Par l’entremise d’un passage secret, Craig se retrouve un quart d'heure dans le corps de John Malkovich. Fantastique découverte imaginative que nous apporte Spike Jonze à laquelle la participation de Malkovich ajoute une merveilleuse auto-dérision. Comédie savoureuse avec John Cusack, Catherine Keener et Cameron Diaz qui est tout à fait méconnaissable, la preuve qu’elle peut faire autre chose que des comédies grasses et sans vie.

The Saint

Hollywood aura beau mettre le paquet, la série du même nom avait une aura que le film a perdu. C’est en fait le seul défaut de ce film puisque l’histoire a un certain intérêt. Les changements de personnalité du Saint, incarné par le beau et charismatique Val Kilmer, apportent quelques rebondissements assez plaisants au film. Bref, un film divertissant qui a peu de choses à voir avec la télésérie mis à part le nom et la parenté au drame d’espionnage.

Mon Oncle

Représentation satyrique, mais juste de la société moderne technologique. Dans une comédie savoureuse, Jacques Tati, réalisateur et interprète, nous livre un petit bijou sur pellicule. L’oncle en question, essaie de divertir son neveu qui s’ennuie dans ce milieu sophistiqué. Une parodie étonnante qui sensibilise chacun de nous par la justesse du propos ; la superficialité frivole et futile d’une société de surconsommation électronique.

Maëlstrom

Mais qu’est-ce que cette chose, un film où Denis Villeneuve ne sait rien faire outre que filmer sa comédienne sous divers angles et surtout dans la douche ? Bien entendu, il est difficile de rester muet devant la photographie de Turpin, mais encore ? Avec Un 32 août sur terre, Villeneuve avait su accoucher d'une histoire intéressante, mais cette fois c’est raté [1]. On dirait qu’il manque quelque chose à ce film, un bon scénario, une bonne comédienne, tout quoi. Bravo André Turpin !


1 - J'espère que vous ne m'avez pas cru! René n'aurait tout de même pas le courage de déblatérer contre le nouveau messie du cinéma de fiction au Québec, quand même - il sait mieux manoeuvrer que nous!