Festival du nouveau Cinéma et des nouveaux Médias
du 11 au 21 octobre, Montréal


Il nous fait grand plaisir, chers lecteurs, étudiants, rédacteurs en manque d'inspiration, de couvrir pour vous, et ce tout à fait gratuitement, l'édition 2001 du FCMM qui célèbre cette année son 30ème anniversaire. Il semble qu'aujourd'hui, les programmateurs des différents festivals n'aient qu'un statement en bouche : « Première nord-américaine ». C'est donc sans le filet journalistique habituel de critiques mal foutues et autres textes sans valeur que nous risquons notre crédibilité, dont l'ascension vers la reconnaissance s'achève ici.

Car c'est bien pour vous que nous devrons subir les projections gratuites et en primeur des plus récents incontournables du cinéma mondial, à savoir tous les rescapés de la sélection cannoise qui ont échappé aux griffes du Festival des Films du Monde : Atanarjuat l'homme rapide, La pianiste, Le pornographe ; les derniers Makhmalbaf, Doillon, De Oliveira, Rivette ; et bien entendu, on ouvre avec le nouveau Turpin, Un Crabe dans la tête. Mais c'est la sélection des présentations spéciales qui éveille davantage notre appréhension, et c'est bien malgré nous que nous devrons assister à Mulholland Drive (Lynch), Brève traversée (Breillat), Millenium Mambo (Hou Hsiao-hsien), Queenie in Love (Kollek), Sous le sable (Ozon), Taurus (Sokourov), Eat (Plimpton), L'anglaise et le duc (Rohmer), ABC Africa (Kiarostami). Comme si ce n'était pas suffisant pour faire régurgiter tout rédacteur normalement constitué, nous digérerons avec peine lorsqu'il nous faudra découvrir et redécouvrir les Akerman, Kaurismaki, Straub, Paradjanov, Antonioni, Pasolini, Fassbinder, Kubrick à travers la sélection de portraits et auto-portraits ; qui sait, peut-être devrons-nous même serrer la pince de Wim Wenders afin de gagner durement le respect de nos collègues. Et si le temps le permet, entre les soirées performances au Musée d'Art Contemporain et au Média Lounge (à la SAT cette année), les ateliers nouveaux-médias, les forums de discussion, nous tournerons à corps défendant notre regard épuisé vers les découvertes du cinéma portugais, la quinzaine de programmes de courts et moyens métrages, sans oublier la sélection documentaire (programmation officielle disponible sur le site officiel du FCMM).

L'Artifice de novembre sera donc consacré entièrement à ce festival, sans avoir la prétention de faire une couverture exhaustive de l'événement. Une bonne douzaine d'articles seront mis à votre disposition pour d'éventuels travaux scolaires, critiques, etc [1]. C'est un geste bien cruel de nous obliger à tout voir en nous interdisant de payer l'admission de ces films exigeants, ces soirées musicales branchées ; de nous forcer à gargariser nos propos incendiaires ou louangeurs avec du champagne portugais, aux côtés de George Privet, Pierre Huot et Gilles Marsolais, dans une toute petite salle de presse, à tenter de ne pas s'élever au-dessus de leur ego et de leur talent pour se faire du capital emploi. Tous et toutes, remercions cette petite voix, au fond de Beths, au fond de Carl, qui au dernier moment a réussi à leur faire oublier toute cette ingratitude propre au travail du journaliste, et qui a fait résonner dans tous les appartements voisins ce cri glorieux : « Pour mon public ! ». Souffrance. Masochisme rétinien. Pour vous.


Carl Thérrien, Bethsabée Poirier et les autres moins officiels…

 

1 - Notez que si vous faites la récupération d'un quelconque texte sur ce site, vous êtes automatiquement admis à notre concours permanent, ici, sur Artifice, qui consiste à deviner dans quelle école, pour quel professeur et le(s)quel(s) de nos rédacteurs joue(nt) le rôle de correcteur. Les résultats du concours seront communiqués sur votre copie corrigée.