Fantasia : l’édito

Chaque année, le succès de Fantasia va grandissant. Les files sont plus longues, les billets s’envolent plus rapidement, les geeks sont plus gros. Il est devenu vachement in de regarder une bande de japs s’en foutrent plein la gueule, des monstres de plastique mettre le feu à un Tokyo de carton-pâte ou de vieux réalisateurs italiens moribonds (ou simplement défunts) filmer sans passion des zombies merdeux. La trash culture est plus populaire que jamais, (comme si le cinéma hollywoodien qui contamine tous les écrans à l’année longue n’était pas suffisamment trash) : on apprécie le second degré, pour une heure ou deux ; on rigole devant les inepties d’un scénario mal écrit ; le jeu abstrait de quelques acteurs ; l’artisanat des effets spéciaux ; etc. D’accord, vrai que Fantasia n’est pas qu’un simple ramassis de conneries, avec un peu de chance de véritables perles se glissent dans la programmation (tel que Ring, Perfect Blue, Ashes of time ou encore Viva Erotica). Mais combien de Santo, de Gamera, de Schramm pour quelques productions dignes d’intérêt?

Cette année, par soucis d’économie et par paresse [1], Artifice a décidé de couvrir le festival avec ascétisme - préférant se concentrer sur quelques projections représentatives d’une culture « à la mode » plutôt que de couvrir les films réalisés par de « grands noms » (Takeshi Miike, Shinya Tsukamoto, Hideo Nakata).

Une mauvaise couverture pour un mauvais festival, car chez Artifice, nous sommes de mauvaise foi.

 

Nicolas Handfield

 

1 - Aussi parce que nous ne sommes pas des inconditionnels de la lutte dans la boue [Note de Sipat]