The Man Who Wasn't There


Ça flotte sur la guimauve

The Man Who Wasn't There a tout du film noir et blanc profond qu'on présente régulièrement à la télé les après-midi pluvieux d'automne. Et si le film est aussi manipulateur que ces films sans couleurs, une réalisation inventive, une distribution solide et une certaine poésie lui permettent de garder la tête hors de la guimauve.

Un mec qui n'était pas là est filmé en noir et blanc pour faire croire à la profondeur du discours de l'oeuvre. L'absence de couleurs fait "sérieux" et fait oublier le ridicule de l'ensemble.

Avouez que ça sent les films sans couleurs à plein nez. Pourtant The Man Who Wasn't There est un bon film.

La lenteur du film s'accomode bien de l'absence de couleurs et tend aussi à espérer faire "sérieux". On espère que le mec sera là, mais il n'était pas là.

The Man Who Wasn't There repose en grande partie sur la performance de Billy Bob Chose. Qui est excellent bien que sa performance ne soit pas aussi impressionnante que certains l'affirmeront. Il lui manque quelques teintes. La comédienne un peu grise, elle, est solide presque du début jusqu'à la fin.

Les frères Choses, qui n'avaient rien réalisé de transcendant jusque-là (Fargo en couleurs, entre autres), livrent un film qui dénote d'un réel talent. Les cinéastes réussissent avec une caméra inventive, à mettre le spectateur dans la garde-robe sans couleurs de l'homme qui n'était pas là.

Cette invention, la performance des acteurs et une certaine poésie, portée en partie par la bande sonore constituée de tons monochromes, font en sorte que The Man Who Wasn't There ne sombre jamais dans l'océan de guimauve sur lequel il flotte.

5 parce que c'est profond /5

Gérard & Alfred
correspondants spéciaux