Ce sera le cas, par exemple, du spectateur-joueur qui en voyant David Emmings qui croit avoir vu quelque chose d'important dans une toile (il le répète à quelques reprises à Carlo), verrait dans le croisement avec Blowup (Antonioni, 1966) une nouvelle piste pour comprendre le film en dépassant son monde diégétique. Peut-être n'y a-t-il là qu'une fausse piste jouant sur les anticipations du spectateur (et ici, tout dépend de la façon dont on a compris le film d'Antonioni) et qui ferait donc aussi partie de la distribution d'informations régie par l'auteur.

Ou encore, ce plan :

On voit ce plan à deux reprises dans le film. Chaque fois, les personnages en arrière-plan sont tout à fait immobiles - renvoyant à une certaine plasticité. En fait, le bar à l'arrière est une recréation du bar de la toile Nighthawks de Edward Hopper (1942).

Ce croisement, hors de la narration, a pourtant (ou pourrait avoir) un impact sur celle-ci. La scène vue plus haut où, après avoir été interrogé par la police, David Emmings retrouve Carlo près d'une statue et lui dit qu'il croit avoir vu une toile qui n'était plus là à son retour sur les lieux, souligne l'importance des tableaux (et pourrait amener le spectateur-joueur d'aujourd'hui à user de sa télécommande et à aller vérifier).

Le croisement avec Nighthawks a la même fonction. Argento attire l'attention du spectateur sur un tableau, ceci environ une minute avant que le personnage ne se lance dans l'appartement de la victime et qu'un des tableaux nous présente la solution du film...


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