Il y a ensuite dans la mise en cadre du plan subjectif (axe paradigmatique) un travail stratégique visant à refocuser cette attention ailleurs que sur le détail compromettant.

L'angle du cadre n'est pas tout à fait logique considérant que le personnage se dirige vers le fond du couloir (là où le spectateur-joueur suppose - grâce à la scène du meurtre - que la victime s'est traînée) et qu'un hors champ évident est créé sur la droite de l'image. L'oeil du spectateur, après avoir reconnu l'objet dans le couloir de gauche comme étant un (autre) cadre (et parce qu'il n'y a aucun mouvement de ce côté) ne prendra pas le temps de l'observer minutieusement et dirigera son regard vers le fond du couloir puisque, par anticipation, il sait qu'il pourrait très bien en surgir quelque chose.

Donc, si la stratégie d'Argento fonctionne, le spectateur-joueur manquera l'information importante que le plan met à sa disposition. L'auteur effectue ici une réelle manipulation de la distribution d'informations et ne se contente pas uniquement d'une filtration de celle-ci.


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